GRAND CONTOURNEMENT. -- Un collectif, « Marcheprime dit non »,
vient d'être créé contre le projet de contournement
autoroutier de Bordeaux qui prévoit de couper le territoire de
la commune en deux
Mobilisation générale contre le projet contournement
En l'espace de quatre jours, les marcheprimais se sont
mobilisés et vendredi soir ont organisé à la salle des fêtes
de la commune une réunion d'information pour dire non au
projet du grand contournement autoroutier de Bordeaux.
Pourquoi une telle lever de boucliers ? Le 29 août, le préfet
a présenté un nouveau fuseau qui doit bientôt être présenté
pour une éventuelle validation au ministère des Transports et
il s'avère que si des communes ont trouvé leur compte avec ce
nouveau tracé, ce n'est pas le cas de Marcheprime qui sera
coupé en deux entre le bourg et le quartier de Croix-d'Hins.
Débat animé. Plus de quatre cents personnes
étaient présentes à la salle des fêtes pour un débat certes
animé, passionné mais au cours duquel chacun a pu s'exprimer,
en présence du maire, Serge Baudy, des membres de son conseil
municipal mais également d'associations écologistes, de divers
collectifs, coordination inter-associative, etc. aussi mais
également des habitants et des élus des communes voisines. Les
représentants de l'Etat et de la DRE ont décliné l'invitation.
Les
organisateurs de cette manifestation se sont tour à tour
présentés avant de laisser la parole à Manuel Martinez,
adjoint en charge de l'urbanisme qui a fait l'historique de ce
projet de contournement de Bordeaux, depuis octobre 2003 et le
constat d'un flux autoroutier de plus en plus dense, une
rocade de plus en plus chargée et donc un besoin rapide
d'éviter cette rocade et de pouvoir contourner Bordeaux. Débat
sans lendemain qui n'est pas allé à son terme, jusqu'à la fin
avril de cette année, avec une proposition faite par le préfet
de région qui a présenté divers tracés qui ont laissé perplexe
les intéressés.
Un
territoire scindé. En ce qui concerne Marcheprime, les propositions de
tracé n'ont pas satisfait les élus. Aussi lors de sa réunion
du 22 juin, le conseil municipal, à l'unanimité des membres
présents refuse, dans une totale solidarité avec l'ensemble
des communes concernées, le projet présenté et la manière dont
il est proposé c'est-à-dire les trois possibilités de
traversée de la commune. Dans cette même délibération, les
élus ont dénoncé à la fois la forme, et le fond. La question se
pose après la présentation du dernier fuseau : « pourquoi
couper une commune en deux avec d'un côté un bourg de 3 500
habitants et de l'autre un quartier de 500 habitants ?
De
leur côté, les organisateurs ne sont pas venus les mains vides
et ont présenté au public diverses études effectuées par des
organismes spécialisés. Ainsi dans la traversée de
Marcheprime, une conséquence visuelle puisque l'autoroute sera
un défilé de camions (un toutes les 4 secondes), le bruit, les
graves nuisances, pollutions (...). Serge Baudy l'a déclaré : «
Notre combat à nous élus, moi maire de Marcheprime et
l'ensemble de mon conseil municipal, est de travailler pour
que ça ne se passe pas ici sur la commune et si ça doit se
faire, certainement pas dans les conditions proposées
aujourd'hui. Les habitants de Croix-d'Hins sont les premiers
concernés mais je crois que l'ensemble des Marcheprimais est
concerné par ce contournement. »
Agir. Le maire a par ailleurs rappelé que lors de ses
réunions avec les services de l'Etat ou encore à Marcheprime
avec ses collègues maires de Lanton, d'Audenge, de Mios, de
Biganos, le sous-préfet et le directeur régional de
l'équipement, « des propositions ont été faites qui ont été
acceptées avec l'accroche au niveau de l'échangeur de
Marcheprime sur l'A63 qui permettait d'avoir une solution qui
ne soit pas inintéressante mais par contre on ne voulait pas
du sectionnement entre Marcheprime et Croix-d'Hins. »
Le
débat s'est poursuivi tard dans la soirée avec des demandes de
solidarité entre les communes, même celles qui ne sont pas
concernées, des actions à mener ensemble entre les communes
plutôt que des réunions locales.
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